Votum 14. Juni 23

Aujourd’hui, je ne suis pas une citoyenne en colère, je suis une parlementaire qui fait son travail au Parlement et qui s’engage – c’est mon objectif – pour l’égalité entre les femmes et les hommes, pour une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle, pour une meilleure représentation des femmes dans tous les domaines – notamment dans les postes à responsabilité -, contre la violence à l’égard des femmes et pour une meilleure prise en compte des temps partiels dans la prévoyance professionnelle.
C’était là des revendications de la grève de 2019. En 2019, j’étais dans la rue, avec les femmes de tous les partis, qui avaient su unir leurs forces pour faire avancer ces causes qui nous tiennent à coeur. Les résultats sont là aujourd’hui: nous pouvons les constater en 2023. Nous avons su en effet, durant les quatre dernières années, trouver au Parlement des majorités en partenariat avec nos collègues masculins.
Aujourd’hui, si je ne suis pas une citoyenne en colère, je suis cependant une parlementaire déçue qui ne descendra pas dans la rue. Je ne peux en effet pas soutenir une partie des revendications émises à l’occasion de la grève féministe de cette année, qui vont à mon sens beaucoup trop loin et sortent même de la thématique de l’égalité. C’est notamment le cas de la motion Crevoisier Crelier 23.3226, «Pour une réduction du temps de travail!», qui vise une réduction du temps de travail sans réduction de salaire. C’est le cas pour l’abolition du système des trois piliers. Cependant, ce n’est pas le cas du postulat Mazzone 23.3429, «Pour une pondération du minimum vital fondée sur le genre», que je soutiendrai.
Mais je regrette que les partis de gauche, en procédant ainsi dans l’organisation de cette grève féministe, aient provoqué la division des femmes. Les causes sont trop importantes et les combats pour plus d’égalité doivent encore être menés, mais c’est ensemble que nous devons les mener: les femmes unies au-delà des frontières partisanes, les femmes unies avec la force de persuasion qu’elles peuvent avoir sur leurs collègues masculins.